Disjonction maxillaire
La disjonction maxillaire est une intervention chirurgicale visant à élargir la mâchoire supérieure lorsque celle-ci est trop étroite. Cette procédure est indiquée en cas de déséquilibre entre le maxillaire et la mandibule, entraînant un encombrement dentaire, une malocclusion, des troubles de l’élocution ou une obstruction nasale. Elle est souvent associée à un traitement orthodontique et peut être réalisée seule ou en complément d’autres chirurgies orthognatiques.
Qu’est ce qu’une disjonction maxillaire ?
La disjonction maxillaire, aussi appelée expansion maxillaire chirurgicale, est une intervention permettant d’augmenter la largeur du palais en scindant les deux parties de la mâchoire supérieure. Cette intervention est nécessaire lorsque l’élargissement du palais ne peut être obtenu uniquement par un traitement orthodontique, notamment chez les patients adultes ou adolescents dont la croissance osseuse est terminée.
Il existe deux principales techniques :
- La disjonction inter-maxillaire : séparation chirurgicale immédiate du palais, dont l’écartement est stabilisé par un dispositif orthodontique.
- La distraction maxillaire : procédure en deux temps, où l’écartement est progressif grâce à l’activation d’un distracteur posé sur le palais.
Le choix entre les deux méthodes dépend de l’importance de l’écartement à obtenir.
Les indications d’une disjonction maxillaire
Cette chirurgie orthognathique est indiquée dans plusieurs situations, notamment :
- Un palais trop étroit : entraînant un manque de place pour les dents et un chevauchement dentaire.
- Une malocclusion : lorsque l’arcade supérieure est trop étroite par rapport à l’arcade inférieure.
- Une respiration buccale chronique : due à un développement insuffisant du maxillaire, pouvant entraîner des troubles du sommeil ou de l’élocution.
- Un échec de l’orthodontie : lorsque l’alignement dentaire ne peut être obtenu sans expansion du palais.
Cette intervention peut être réalisée seule ou en association avec une ostéotomie maxillaire ou mandibulaire pour corriger l’ensemble des déséquilibres faciaux. Dans le cas, celle-ci sera réalisée au cours d’une deuxième chirurgie une fois l’écartement du maxillaire terminé.
Les précautions à prendre avant une disjonction maxillaire
Avant l’intervention, certaines précautions permettent d’optimiser la cicatrisation et réduire les risques de complications :
- Une préparation orthodontique, avec la pose d’un disjoncteur ou d’un distracteur, est souvent nécessaire pour stabiliser l’expansion après l’opération.
- Une consultation anesthésique est obligatoire, l’intervention se déroulant sous anesthésie générale.
- Sur avis médical, il peut être demandé de suspendre la prise de certains médicaments anticoagulants ou anti-inflammatoires pour limiter les risques de saignement.
- L’arrêt du tabac au moins un mois avant et après l’intervention est impératif pour favoriser une bonne cicatrisation.
Disjonction maxillaire : déroulement de la chirurgie au centre Phocet
L’intervention est réalisée sous anesthésie générale et dure environ une heure. Elle suit plusieurs étapes :
- Incisions intra-buccales : afin d’éviter toute cicatrice visible.
- Séparation du palais : séparation progressive du maxillaire grâce à des ultrasons (Piezotome) selon la technique utilisée (disjonction ou distraction).
- Fixation osseuse : l’écartement est stabilisé par un dispositif orthodontique (vis, distracteur) permettant le maintien de l’élargissement.
- Fermeture des incisions : sutures résorbables au niveau des gencives.
L’hospitalisation est ambulatoire (à la journée), avec un suivi rigoureux pour surveiller la cicatrisation et l’activation du dispositif orthodontique.
Les suites opératoires d’une disjonction maxillaire
Après l’intervention, une période de convalescence de 3 à 4 semaines est nécessaire. Les suites comprennent :
- La prise d’antalgiques et des anti-inflammatoires pour soulager la douleur et limiter l’inflammation. L’application d’un masque réfrigérant aide également à réduire l’œdème et améliore le confort du patient.
- Une alimentation liquide ou mixée et froide est recommandée pendant les premières semaines afin d’éviter toute pression excessive sur le maxillaire et de favoriser la cicatrisation.
- Des soins bucco-dentaires : un brossage doux et des bains de bouche antiseptiques sont essentiels pour prévenir les infections et assurer une bonne hygiène.
- L’activation du dispositif : selon la technique utilisée, le distracteur doit être activé quotidiennement à partir de J5 post opératoires pour permettre une expansion progressive du palais.
La mobilité de la mâchoire est préservée après l’intervention. Toutefois, des élastiques orthodontiques peuvent être placés afin de guider l’alignement des dents et optimiser le résultat
Quelles sont les éventuelles complications d’une disjonction maxillaire ?
Comme toute intervention chirurgicale, la disjonction maxillaire comporte certains risques, bien que rares.
- Perte ou nécrose dentaire : une vascularisation insuffisante des incisives centrales peut entraîner leur dévitalisation, nécessitant des soins endodontiques ou une extraction.
- Communication bucco-nasale : une communication anormale entre le nez et la bouche peut exceptionnellement avoir lieu et nécessiter un geste de fermeture quelques semaines après l’intervention
- Infections post-opératoires : bien que les soins bucco-dentaires réduisent le risque, une infection du site opératoire ou des sinus peut survenir, nécessitant un traitement antibiotique adapté.
- Saignements persistants : peut justifier une reprise chirurgicale.
- Récidive de l’encombrement dentaire : dans certains cas, malgré une expansion initiale réussie, le palais peut partiellement se refermer, nécessitant des ajustements orthodontiques complémentaires.
Toute complication doit être rapidement prise en charge pour limiter les risques de séquelles.
Les résultats attendus d’une disjonction maxillaire
La disjonction maxillaire vise à élargir le palais pour répondre à des objectifs à la fois fonctionnels et esthétiques.
En plus d’améliorer l’esthétique du sourire grâce à un meilleur alignement dentaire, l’élargissement du maxillaire facilite l’hygiène bucco-dentaire et prévient certains problèmes orthodontiques.
Sur le plan fonctionnel, il améliore la respiration nasale, l’occlusion dentaire et le positionnement de la langue, avec des bénéfices sur la mastication et la qualité du sommeil.
Dans de nombreux cas, cette intervention constitue une première étape avant un traitement orthodontique et une éventuelle chirurgie orthognathique complémentaire pour corriger d’autres déséquilibres de la croissance des mâchoires.
Tarif d’une disjonction maxillaire au centre Phocet
Le tarif d’une disjonction maxillaire est d’environ 1500€. Il varie selon sa complexité, l’éventuelle association avec d’autres chirurgies orthognatiques et le type de dispositif utilisé. La Sécurité sociale accorde une prise en charge partielle des frais (environ 700€). Elle peut être complétée par votre mutuelle. Un devis détaillé est systématiquement établi après consultation, en fonction des besoins spécifiques du patient et du plan de traitement envisagé.